J'avais envie de prendre le temps
Et de me laisser envelopper par la campagne,
Qui est mon pays.

Flora.

17 novembre 2012

Notre Dame la Terre

Jeudi 8 novembre, Le Monde faisait le lien (hypothétique) entre le combat de Notre Dame des Landes et celui du Larzac, gagné il y a plus de trente ans par les militants.


Crédits : Johann Rousselot/Signatures pour Le Monde

Serait-ce un nouveau Larzac, que présagent les affrontements -croissants ces dernières semaines- entre police et militants anti-Notre-Dame-des-Landes ?
"Notre-Dame-des-Colères" est une commune prise entre deux feux, une terre que cultivent les paysans de ce bocage nantais, où leurs bêtes broutent sans trop se préoccuper des combats des hommes. Un sol qui pourrait bien être recouvert par le macadam des pistes d’atterrissage, foulé par des centaines de voyageurs pressés, stressés, tous les jours et parfois la nuit. 

Le projet de l'aéroport n'est pas récent. Voila quarante ans qu'on en parle. Il semblerait que les aéroports de la région du grand ouest ne soient pas suffisant face au nombre croissant de voyageurs. Il semblerait aussi que les pistes de tous ces aéroports ne soient pas assez grandes pour accueillir les gros porteurs, type Airbus A380. Les arguments de l'emploi, de la baisse des nuisances sonores sur Nantes ou encore de la libération d'espaces agricoles sont avancés.

Evidemment, il y aura moins de bruit sur la grande agglomération. Mais, à la place de la mélodie du vent dans les arbres, des amphibiens dans les cours d'eau, du meuglement las des bovins... la campagne nantaise entendra à son tour les décibels assourdissant de l'incessant va et vient aérien.

Outre la question de qui, urbains ou ruraux, sera le plus tranquille, la construction de cet aéroport nous met face à des questionnements plus fondamentaux. Ils nous font réfléchir sur notre mode de vie et la vision que la société nous donne du monde, transformant tel un savant fou, temps et espace.
Il y a de plus en plus de voyageurs aériens, sont-ils poussés par un nouveau besoin impérieux, ou profitent-ils simplement de l'offre, plus de trajets, plus rapidement et à moindre coût ?
Combien de voyageurs aériens pensent-ils à l'impact écologique de leur voyage ? Combien pensent ne serait-ce qu'aux nuisances sonores ?
Le problème de ce monde, c'est que tout devient normal et jusqu'au fossé grandissant qui nous sépare de la réalité, et en premier lieu, de la terre qui, je le rappelle, est ce que nous avons tous sous les pieds (même à plusieurs dizaines de mètres sous une dalle de bitume).

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